Accompagnante Périnatale : Carole Gourgues
Être accompagnante périnatale
Bien sûr que j’étais moi-même déjà maman et que j’étais extrêmement motivée par cette formation d’Accompagnante Périnatale, comme l’éxigeait le processus de recrutement des candidates, mais comme si cela suffisait … Je crois bien que le jour où l’on m’a annoncé mon intégration au sein de cette formation, j’étais loin de m’imaginer qu’une profonde transformation intérieure allait alors se mettre en marche. J’ignorais que ma vie de maman et ma vie de femme s’en verraient complétement chamboulées. Une remise en question totale de mes valeurs et une introspection profonde allaient s’opérer et faire de moi, non pas une autre personne, mais une nouvelle personne, plus riche, bonnifiée par une expérience humaine que je souhaite également à toutes les futrures accompagantes.
Au départ, je me suis inquiétée du peu de jours de formation prévus au programme et du temps écoulé trop important entre chaque session. Je me suis interrogée sur la pertinence de cette organisation, moi, la novice avec mon étroitesse d’esprit.
Et dès les premières semaines, j’ai vite réalisé que ces cessions de formation étaient suffisamment bien denses, riches et bousculantes pour qu’un certain temps de digestion conséquent soit nécessaire. Le temps, cette notion peu familière pour moi et que je pensais ne pas avoir, il a bien fallu le prendre. Aucune économie possible !
Je me suis sentie nourrie de tout ce que j’ai pu découvrir, apprendre, entendre et vivre, remplie et parfois même tellement rassasiée par chaque journée de formation que m’alimenter concrètement le midi et le soir s’est avéré compliqué. Semaine après semaine, dans chaque sujet évoqué, j’ai revisité, consciemment ou inconsciemment, chacun de mes accouchements, mes valeurs, ma propre façon de faire et d’agir avec autrui.
Que d’écoute (beaucoup !) et de remises en questions, qui, chaque vendredi soir, me mettaient KO. Une formation qui me remplissait le corps et l’esprit et mettait à mal mon coeur, que je croyais ouvert.
Et j’étais à mille lieux d’imaginer que ce n’était que le début d’un cheminement qui me mènerait au plus profond de moi-même, à ma rencontre et qui me permettrait ainsi de mieux rencontrer l’autre dans toute sa dimension humaine. Je pense à toutes ces mamans, tous ces couples que j’ai rencontrés et qui, à chaque RDV, allaient tous me nourrir chacun à leur façon, par leur confiance, leurs récits, nos échanges et nos partages.
Je me suis retrouvée dans chacun d’eux. Joie, inquiétude, déception, impatience, tristesse : je crois avoir revisité au travers de nos échanges tout un panel d’émotions qui m’ont alors amenée à des prises de conscience et de belles libérations. Quelle richesse !
Je me suis rendue compte que j’avais encore tout à apprendre de chaque couple, papa ou maman que j’allais croiser sur ma route.
Derrière cette formation d’Accompagnante Périnatale, se cache un vrai métier, que j’ai découvert de fil en aiguille. Parce que je brode, je tisse du lien, ce fameux lien de confiance. Avec chaque couple, chaque femme, c’est particulier. C’est finalement unique comme tous les accompagnements que je fais. Dans la mesure où chaque rencontre est différente, ce métier est une source d’enrichissement et de renouvellement inépuisable. Un vrai bonheur quotidien !
J’ai fait l’expérience de l’humilité, la patience, la discrétion, le respect …bref, de beaucoup d’amour envers ces couples mais aussi et avant tout envers moi-même. Car au-delà des connaissances théoriques, être Accompagnante Périnatale est avant tout un savoir être. La relation d’aide ne s’improvise pas. Elle se travaille, se mûrit au fil des rencontres et relève d’un état d’esprit particulier. C’est savoir accompagner, écouter avec toujours plus d’empathie, sans juger et sans conseiller.
Tout le monde s’anime à l’annonce d’une grossesse, tout le monde parle un peu en même temps autour de ce futur bébé, mais qui écoute réellement la femme enceinte et son conjoint ? Qui se préoccupe de leurs ressentis et leurs besoins ? C’est là que l’Accompagnante Périnatale a toute sa place. Et quel privilège !
Si la relation de confiance était pour moi plus évidente à nouer avec les mamans, je me suis surprise à inscrire également une vraie relation avec quelques papas en leur permettant notamment de trouver leur place auprès de la maman pendant la grossesse et l’accouchement et auprès du bébé après la naissance.
Voir la situation de l’autre avec sa carte du monde et sa grille des valeurs m’a été très utile pour échanger avec les futurs papas pour éviter toute forme de jugement purement féminin.
Il n’est pas évident d’exercer dans un pays où le métier est peu reconnu et est parfois même victime du mépris de certains, par ignorance peut-être.
Aujourd’hui, par les formations et cursus que je propose, je fais en sorte chaque jour toute en douceur et bienveillance que notre beau métier gagne en visibilité et soit mieux connu et compris par le grand public ! Et j’y crois …
Et vous, connaissez-vous une accompagante périnatale autour de vous ?